carnet de haïkus –
je feuillette un à un
mes souvenirs
*
chape de ciel gris –
l’éclaircie soudaine
d’un champ de colza
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vent dans le prunus –
un vol de flocons
rosit la pelouse
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café du canal –
l’étang de pêche déborde
de chants de grenouilles
*
porte entrebâillée –
un courant d’air au parfum
d’oranger du Mexique
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de flaque en flaque
une bourrasque soudaine
plisse le ciel
*
jeune framboisier –
un vieux manche à balai
en guise de tuteur
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nouveau treillage –
le clématite trouve
seule son chemin
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aurore d’avril –
parmi les chants d’oiseaux
le chant d’un oiseau
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serpentant
vers le pied de parasol
une traînée argentée |
petit matin sale –
les pâquerettes
hésitent à s’ouvrir
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à cloche pied
dans l’herbe haute
l’étourneau à la patte folle
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chant du troglodyte –
j’ai oublié pourquoi
j’étais venu au jardin
*
miroitements verts –
le saule pleureur dessine
la forme du vent
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d’un autre jardin
un étourneau apporte
son pique-nique
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à peine fleuris
les iris sous la mitraille
d’une averse de grêle
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une pluie de grêlons
court sur le toit de tôle –
la glycine muette
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infusion à la rose –
des gouttes de pluie picotent
l’eau du bain d’oiseau
*
1er mai midi –
la sonnerie du pont
levis du canal
*
pour l’hiver
enclore entre ces lignes
le parfum du lilas
(C) Damien Gabriels – Avril / Mai 2024
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