Haïkus – Septembre 2020

 

heure de la sieste –
une sauterelle occupe
mon bain de soleil

*

sac à dos –
dans la poche pour la gourde
le gel hydroalcoolique

*

laissant à la colline
les lumières du village
l’étoile du berger

*

le vent fait bruire
tous les verts de la colline
– mes espadrilles rouges

*

silence du matin –
les griffes de l’écureuil
sur le tronc d’un pin

*

sentier du plateau –
choisie avec soin
la pierre pour le cairn

*

rangs de lavandes –
une silhouette glane
les épis oubliés

*

claquements de crécelle –
le mistral en rafales
entrechoque les pins

*

va-et-vient des badauds
sur le marché nocturne
– crêpe poulet cheddar

*

boîte aux livres
de la rue des Arceaux :
un recueil de haïkus !
(Aiguèze)

 

éphéméride –
deux minutes de chants
de cigales en moins

*

de l’orage d’hier
juste une poignée de gravillons
en travers de la route

*

consciencieusement
le papillon butine
chaque fleur du thym

*

ciel étoilé –
la respiration
paisible des pins

*

bassin de la source –
le murmure de l’eau
berce le têtard

*

« vent frais » dit la météo –
l’ombre d’un nuage court
sur les lavandes rases

*

à la nuit tombée
l’odeur de chacune des plantes
que j’arrose

*

petit à petit
le chant des cigales couvre
celui du vent

*

la cloche de midi
m’a fait part de la nouvelle :
le vent a tourné

*

spray hydroalcoolique –
un parfum de citronnelle
sur la piqûre de guêpe

(C) Damien Gabriels – Juillet 2020