Haïkus – Septembre 2007

assis sans bouger
sur la balançoire
~ à l’écoute du vent

*

haïku en suspens ~
le vent chaud sèche les mots
au bout de ma plume

*

au milieu des chênes
une abeille en suspension
dans un fil de soleil

*

un mot après l’autre
sur mon haïku glisse
le buvard du vent

*

huit heures à l’abbaye ~
le dernier coup de la cloche
s’éloigne dans la combe

*

chemin de pierres blanches ~
le croissant de lune suspendu
au-dessus des vignes

*

assis sur le seuil
~ partageant le silence
du laurier rose

*

lampe du soir ~
la transparence bleue
d’une libellule

*

coup de vent ~
un tourbillon de poussière
traverse le chemin

*

odeur de terre mouillée ~
le robinet goutte
dans l’arrosoir vide

*

aube fraîche ~
les pas trainants
de l’homme qui arrose

sur la porte du frigo
les feuilles de la vigne vierge
jouent aux ombres chinoises

*

je repose mon livre
~ deux aiguilles de pin
en guise de signet

*

de l’averse nocturne
seulement nos traces de pas
sur les marches du perron

*

le lézard tout entier
aux aguets ~ ne plus même
cligner des yeux !

*

claquements de boules ~
une odeur de lavande
dans les rires des enfants

*

le mistral disperse
les feuilles sèches du platane
~ concours de pirouettes

*

dans le ciel
et sur la colline
le même nuage

*

gorges de Véroncle ~
une pièce jetée
dans un trou d’eau verte

*

de retour de la poubelle
croisant mes pas dans la poussière
~ suis-je un autre ?

*

descente en roue libre ~
des moucherons dans la poche
de ma chemisette

 

(C) Damien Gabriels – Juillet/Août 2007