Haïkus – Octobre 2015

un souffle de vent
dans le soir qui vient
– gorgée de vin frais

*

bouquet final –
rien que pour nous deux
le ciel étoilé

*

au jeu de la statue
le petit lézard vert
encore vainqueur

*

Angélus de midi –
les hautes herbes sèches
s’inclinent doucement

*

monument aux morts –
les trois premiers noms
à un jour d’intervalle

*

torpeur de midi –
un souffle d’air se lève
au cri de la cigale

*

dernier lacet
de la longue descente –
des crampes aux mains

*

l’odeur des pins
écrasés de soleil –
vieille croix de pierre

*

fenêtre ouverte
sur la nuit étoilée –
elle repousse le drap

*

à chaque voiture
la queue du renard
se soulève

sur le fil au couchant
les hirondelles échangent
les nouvelles du jour

*

crissement des cigales –
le vieux mûrier et son ombre
pour nouveaux amis

*

fondant sur moi
l’ombre d’une hirondelle
me traverse

*

arrosage automatique –
trois arcs-en-ciel au-dessus
du champ de tournesols

*

fête de village –
dans la nuit d’été la rage
des rappeurs ardéchois

*

au creux d’un vieux mur
de pierres tièdes
renaître lézard

*

ombre et soleil –
les feuilles du tremble jouent
dans mon café noir

*

premier café –
la plume d’une pie
sur l’abri de jardin

*

pluie de mi-août –
une petite fleur blanche
dans le basilic

*

lendemain d’orage –
je ratisse les fleurs
de la bignone