Haïkus – Juin 2018

 

matinée sans fin –
je ressasse l’amertume
de mon café noir

*

m’attardant au jardin
dans le soir d’avril
– le solo d’un merle

*

nouvelle platebande –
un pièce de 10 centimes
de 1935

*

verger en fleur –
le noir et blanc d’une pie
dans le poirier nu

*

virant vers le levant
le canard blanc
rosit

*

vélo vent de dos
au long du champ d’éoliennes –
le monde tourne rond

*

devant la tondeuse
les aigrettes des pissenlits
s’enfuient

*

une fraise verte
marquée d’un coup de bec
– merle daltonien ?

*

collé aux chiffres
rouges du radio-réveil
un papillon de nuit

*

entre les boutons d’or
le vol en zigzag
d’un gros bourdon

 

décès de ma grand-tante –
un papillon blanc
traverse le jardin

*

une péniche pleine
croise une péniche vide
… ou inversement

*

retour des funérailles –
j’arrose les pieds de fraisiers
tout juste plantés

*

pâquerettes et
pétales de cerisier –
la pelouse en fête

*

velux entrouvert –
la pénombre s’emplit
du bruit de la pluie

*

dimanche de mai –
le soleil de midi
sent le barbecue

*

un frisson soudain
dans le passage à l’ombre –
l’odeur des aubépines

*

éclaircie vespérale –
les fleurs de l’hélianthème
s’ouvrent en grand

*

rhume tenace –
le lilas
commence à faner

*

bourrasque d’orage –
une abeille s’emmêle
dans mes cheveux

(C) Damien Gabriels – Avril / Mai 2018