Haïkus – Août 2005

l’orage s’éloigne –
le filet de badminton
s‘égoutte sous la lune

*

traversant lentement
le parking du bureau –
soir de vacances

*

dernières cigales –
l’ombre de la boule
touche le cochonnet

*

rafales de vent –
les épis bas des lavandes
balayent le sol

*

petit vent du soir –
la flamme de la bougie
frissonne

*

fin de repas –
des pépins de pastèque
offerts aux fourmis

*

crépuscule –
un grand chien solitaire
au bout du chemin

*

ciel voilé
une absence :
le cri des cigales

*

au bord du champ de blé
quelques coquelicots
épargnés

*

table de pierre –
une chemin que seules
les fourmis connaissent

*

vent de moisson –
l’attrape mouches constellé
de balle de paille

*

café brûlant –
un premier rayon de soleil
traverse les chênes

*

détour du sentier –
le lièvre et moi
immobiles

*

arrosage –
un lézard lape l’eau
renversée sur la pierre

deux avions de chasse
déchirent le silence –
le papillon change de fleur

*

nuages au couchant –
à ses yeux d’enfant, des formes
– que je ne vois plus …

*

soir de juillet –
chacun son tour crachant
un noyau d’olive

*

dans l’ombre des chênes
un instant d’éternité
au soleil du soir

*

14 juillet
un jour comme les autres
pour les cigales

*

sieste – une fourmi
traverse le rond de poussière
sous la balançoire

*

abeille du matin –
un épi de lavande
se balance

*

les lanières
de la porte s’écartent –
vent ou esprit ?

*

tremper ma plume
dans l’encre de la nuit
pailletée d’étoiles

*

ciel d’été –
un nuage solitaire
cherche son chemin

*

pleine lune d’été
et tuiles du vieux mas :
tant à se raconter

*

monts de pleine lune –
des phares dessinent
les courbes d’une route

*

descente en roue libre –
le vent siffle au goulot
de ma bouteille

(C) Damien Gabriels – Juillet 2005